mardi 22 juillet 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XLIX)



Histoire de trois calenders, fils de rois, et de   cinq dames de bagdad (partie XLIX)


Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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En souriant au jeune homme, je lui vins en aide
Et fis chauffer de l’eau jusqu’à ce qu’elle fût tiède
Puis l’en lavai moi-même, et il alla dormir
Dans son lit préparé par mes soins sans frémir.
A son réveil il me demanda : « Mon bon maître,
Pourriez-vous m’apporter du melon et du sucre
Pour me rafraichir ? » Sans que je ne fusse long,
Je lui choisis, pour lui plaire, le meilleur melon,
Et afin que cette collation fût prête,
Je cherchai un couteau. « Mon seigneur, sur ma tête,
Me dit-il, il y a une corniche, il est dedans. »
Je le trouvai, mais dus le prendre avec mes dents
Tellement il était haut ; par mésaventure,
Mon pied s’embarrassa dans la couverture
De telle sorte que je tombai malheureusement
Sur le pauvre jeune homme qui au même moment
Périt, la lame au cœur, la poitrine sanglante.
Horrifié, je poussai des cris d’épouvante
En me frappant la tête et pleurant de douleur
Et me jetant par terre, frappé par ce malheur
Que j’évitais et que je croyais impossible.
« Hélas ! M’écriai-je. Ô, destin impassible !
Aucun homme contre tes arrêts ne peut lutter,
Le trépas nous guette et nul ne peut l’éviter !
Il ne restait à ce jeune homme que quelques heures,
Et il faut que maintenant à cause de moi il meure
Bien que j’aie été son farouche protecteur !
Affreuse ironie dont le sort est l’auteur !
Ô, Seigneur, pardonnez ma sombre colère,
Si je suis coupable, prenez mon âme amère
  Et ne souffrez point que je vive plus longtemps.
C’est sans doute l’éternelle géhenne qui m’attend
Après ce crime, et je ne suis qu’un misérable
Qui pleure devant vous, Dieu bon et vénérable. »
Après quelques moments, je cessai de gémir,
Voulant quitter ces lieux qui me faisaient frémir,
Où je pourrais être surpris par un père
Dont je méritais le châtiment sévère,
J’abaissai donc la grosse pierre, et la recouvris
De terre, puis de ces lieux où un jeune homme périt
Sortit, torturé par les remords et ma faute,
Gémissant encore et pleurant à voix haute.
Je vis tout à coup, de loin, le bâtiment
Qui venait reprendre, hélas, sans sentiment !
Le jeune homme, et dont la vue grandit mes alarmes
Et me fit réfléchir au milieu de mes larmes
Sur le parti à prendre : simplement m’en aller
Ou avouer mon crime au père et lui parler.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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