Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XLVIII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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« Madame,
reprit le troisième calender,
Quand j’écoutais l’histoire
de ce jeune homme amer,
Je raillais en
moi-même les sinistres augures
D’une mort impossible
et qu’on croyait sûre.
Je me jurai même
de protéger ce garçon
De tous les périls
et de toutes les façons,
Et lui dis : « Ne
craignez rien, mon cher. Votre vie
Par nul homme ou
monstre ne vous sera ravie,
Et je vous
protégerai des ténébreux dangers.
Sachez que je suis
un malheureux étranger
Qui des ondes a
bravé la puissante rage
Et sur cette île a
fait ensuite naufrage.
Je resterai à vos
côtés quarante jours
Et m’embraquerai,
à la fin de ce séjour,
Avec votre
suffrage et de votre père,
Sur votre bâtiment
pour revenir, je l’espère,
A ma patrie, avec
votre aide et l’aide de Dieu. »
Le jeune homme,
rassuré par ce discours soyeux,
Me remercia, et
pour m’attirer sa confiance,
Je me gardai de
dire avec bienveillance
Mon nom et que j’étais
son prétendu tueur.
Jusqu’à l’heure où
le jour nous cacha ses lueurs,
Nous nous
entretînmes, moi et ma victime,
De mille choses,
admirant son esprit sublime
Et croyant que sa
mort n’était qu’une illusion.
Nous mangeâmes
ensemble de ses provisions,
Et le lendemain,
nous soupâmes et nous couchâmes
Et, pour passer le
temps, aux échecs jouâmes.
Nous passâmes
trente-neuf jours fort agréablement
Dans ce lieu
souterrain et loin du firmament,
Où notre amitié en
devint douce et forte.
Au quarantième
jour le jeune homme, devant la porte,
Qui attendait de
voir son père lui ouvrir
S’écria, fou de
joie : « Je ne vais point périr
Grâce à Dieu, et
aussi à votre assistance !
Mon père, pour
vous montrer sa reconnaissance,
Vous aidera sans
doute à retourner chez vous
Et comme vous l’avez
été vous sera doux.
En attendant qu’il
vienne et avant de lui plaire,
Je vous supplie,
seigneur, de bien vouloir faire
Chauffer de l’eau,
pour que je me lave le corps
Et sois en état de
le recevoir d’abord. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 16 juillet 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XLVIII)
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