jeudi 10 juillet 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XLVII)


Histoire de trois calenders, fils de rois, et de   cinq dames de bagdad (partie XLVII)


Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Le jeune homme poursuivit : « Mon triste père
Resta longtemps sans fils, l’âme sombre et amère,
Et même fit un songe que l’enfant qu’il attend
Serait bientôt mort et ne vivrait pas longtemps,
Et ne durerait que quinze ans d’éphémère jeunesse
Qui feraient pâlir ses parents de détresse.
Quelques jours après, ma mère fut grosse de moi
Et elle me mit sain au monde après neuf mois.
Toute ma famille en fut fort joyeuse,
Mais mon père, inquiet de sa vision périlleuse,
Consulta les devins. « Jusqu’à l’âge de quinze ans,
Lui dirent-ils, votre fils vivra. Mais, fardeau pesant,
Il faut le protéger, dès l’année suivante,
De tous périls. Quand la statue qui épouvante
Tous les marins, et qui est au sommet du mont,
Et est enchantée par un mystérieux démon
Par le fils de Cassib sera terrassée
Et dans la mer aura été renversée,
Cinquante jours après, votre fils sera mort. »
Frappé de ces nouvelles et inquiet pour mon sort,
Mon père m’éduqua et prit soin de ma personne
Et comme lui ma mère fut pour moi tendre et bonne.
Mais cette année est ma quinzième. Avec effroi,
Mon père apprit hier que le fils d’un grand roi,
Agib, fils de Cassib, renversa dans les ondes
La statue qu’il noya dans la mer profonde.
Cette nouvelle lui coûta mille alarmes et mille pleurs
Et l’emplit d’une sombre et d’une immense douleur ;
Voulant me protéger de ma noire destinée
Qui se révéla en cette fatale année,
Dans cette demeure qu’il bâtit secrètement
Sans demander à ma mère son consentement,
Il me cacha, et me promit ma délivrance
Après quarante jours. J’ai bonne espérance
Et ne crois pas que ce prince puisse venir
A cet antre éloigné afin de me punir,
Car je suis sous terre, dans une île déserte,
Fort loin de tout être vivant et de ma perte.
Voilà mon histoire et ce qui explique, seigneur,
Pour quelle raison je suis caché des lueurs
En ces lieux ténébreux où le soleil s’arrête,
Loin des hommes, prisonnier de cette sombre retraite. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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