Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XLVII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Le jeune homme
poursuivit : « Mon triste père
Resta longtemps
sans fils, l’âme sombre et amère,
Et même fit un
songe que l’enfant qu’il attend
Serait bientôt
mort et ne vivrait pas longtemps,
Et ne durerait que
quinze ans d’éphémère jeunesse
Qui feraient pâlir
ses parents de détresse.
Quelques jours
après, ma mère fut grosse de moi
Et elle me mit
sain au monde après neuf mois.
Toute ma famille
en fut fort joyeuse,
Mais mon père,
inquiet de sa vision périlleuse,
Consulta les
devins. « Jusqu’à l’âge de quinze ans,
Lui dirent-ils,
votre fils vivra. Mais, fardeau pesant,
Il faut le
protéger, dès l’année suivante,
De tous périls.
Quand la statue qui épouvante
Tous les marins,
et qui est au sommet du mont,
Et est enchantée
par un mystérieux démon
Par le fils de
Cassib sera terrassée
Et dans la mer
aura été renversée,
Cinquante jours
après, votre fils sera mort. »
Frappé de ces
nouvelles et inquiet pour mon sort,
Mon père m’éduqua
et prit soin de ma personne
Et comme lui ma
mère fut pour moi tendre et bonne.
Mais cette année
est ma quinzième. Avec effroi,
Mon père apprit
hier que le fils d’un grand roi,
Agib, fils de
Cassib, renversa dans les ondes
La statue qu’il
noya dans la mer profonde.
Cette nouvelle lui
coûta mille alarmes et mille pleurs
Et l’emplit d’une
sombre et d’une immense douleur ;
Voulant me
protéger de ma noire destinée
Qui se révéla en
cette fatale année,
Dans cette demeure
qu’il bâtit secrètement
Sans demander à ma
mère son consentement,
Il me cacha, et me
promit ma délivrance
Après quarante
jours. J’ai bonne espérance
Et ne crois pas
que ce prince puisse venir
A cet antre
éloigné afin de me punir,
Car je suis sous
terre, dans une île déserte,
Fort loin de tout
être vivant et de ma perte.
Voilà mon histoire
et ce qui explique, seigneur,
Pour quelle raison
je suis caché des lueurs
En ces lieux
ténébreux où le soleil s’arrête,
Loin des hommes,
prisonnier de cette sombre retraite. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
jeudi 10 juillet 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XLVII)
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