lundi 10 septembre 2012

L’enfant béni


L’enfant béni


 Pauvre enfant qui erre loin des rayons,
Courbé par le fardeau de ses haillons,
Toujours souriant et toujours pâle !
La misère, avec sa dent fatale,
Te ronge et de ta chair se nourrit,
Mais sur ton ardoise il est écrit :
« Ô, mon pays chéri, je t’aime ! »
Tu es pareil à ces généraux blêmes
Qui, bien qu’ils soient vaincus, blessés, amers,
A leurs soldats donnent des ordres fiers,
Malgré les trépas, malgré les blessures,
Et pour qui les belliqueuses morsures
Que la lance et l’épée font au héros
Sont de la guerre quelques baisers de trop !
Pour toi, vivre est une bataille !
Maudits soient les insensés qui raillent
Ton infortune et ta pauvreté !
De l’homme tu ne connais que la dureté,
Comme les marins l’orage qui les courrouce,
On te déteste et on te repousse,
Les belles fillettes au front adoré
Te disent : « Tes souliers sont déchirés ! »
Et elles te disent, ces cruelles femmes :
« Va-t’en, gamin à l’odeur infâme ! »

Ô, du Destin arrêts sombres et fatals !
Ange, reviens à ton éden natal !
Ouvre tes ailes pour que tu t’envoles,
Paré d’une blanche auréole,
Au Royaume béni et radieux !
Ouvre tes ailes et monte vers Dieu
Comme un parfum, comme une prière !
Ici-bas il y a peu de lumière 
Et tu es épris des rayons du jour !
Ame emplie d’aurore, cœur empli d’amour,
Ne demeure point ici ! Quitte ce monde
Où la sagesse se tait, où l’erreur gronde,
Et les rochers sont moins durs que les cœurs
Des mortels dont le sourire est vainqueur !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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