dimanche 9 septembre 2012

La mort de Khaled Ibn Al-Walid


La mort de Khaled Ibn Al-Walid


 Pâle et sentant venir son heure dernière,
Khaled Ibn Al-Walid murmura une prière
Et dit aux deux soldats à ses côtés debout :
« Musulmans, sachez que Dieu est plus près de vous
Que vos confidents, vos enfants et vos femmes !
La terre prend les corps et il prend les âmes
Qui déploient leurs ailes et s’envolent vers lui
Deux fois plus radieuses que le jour qui reluit
Ou deux fois plus sombres que la nuit la plus sombre,
Bénies par les rayons ou maudites par les ombres
De vos actions qui rendent l’étreinte du tombeau
Eternellement obscur, où ne brille nul flambeau,
Après la mort certaine, terrible ou douce !
Ô, craignez Dieu que nos péchés courroucent !
Il voit ce que vous faites, il entend vos soupirs,
Même si on ne vous tue pas, vous allez périr ;
Pour lui, j’ai bravé sans peur mille armées rebelles,
Comme si mes heures volages étaient éternelles,
Accompagné seulement d’une dizaine de preux,
J’ai assailli, dans des combats longs et affreux,
Des centaines de braves, qui rugissent en furie !
Obolla, Émèse, l’Irak et la Syrie,
Se souviennent des éclairs terribles et meurtriers
De ma radieuse épée ; blessé, j’ai prié
Allah de périr dans un champ de bataille
Tué par les ennemis furieux qui m’assaillent,
J’ai combattu des peuples injustes sans effroi,
Dans mon corps ravagé il n’est nul endroit
Qui n’ait reçu un coup de sabre ou de flèche,
Et mon sein balafré est empli de brèches
Comme un fort attaqué, sournoisement, la nuit !
Je fus vainqueur, je fus vaincu, et aujourd’hui
Je meurs dans mon lit comme un chameau malade
Et je lève vers Dieu des yeux maussades
Qu’assombrit le trépas et tarde à fermer !
Je ne suis qu’un homme, ne soyez point alarmés
Par ma mort ! Que les rois et leurs sujets sachent
Que Dieu exile de son royaume les lâches,
Les impies, les injustes, les fourbes et les trompeurs !
Combattez sans effroi et périssez sans peur,
Soyez bons, soyez braves, soyez purs, soyez justes !
Dites à Omar, notre calife auguste,
De prier pour moi et de me pardonner.
Adieu, mes frères, adieu ! Je vois rayonner
Pour moi une aurore plus blanche et nouvelle
Et je sens le parfum des nymphes immortelles. »


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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