La pauvresse et ses enfants
La mère est seule
et gémit dans son bouge
Où l’hiver entre,
morne invité,
Et s’en va, suivi
du cruel été
Qui rend ses joues
roses affreusement rouges,
Les saisons ne
frappent point à la porte
Mais elles entrent
à ce taudis, l’œil hautain,
Comme par les
serrures des lutins
Par les trous du
toit dont elles sortent,
Toute la famille
des vents est venue
De cette femme
s’offrir l’hospitalité,
Le zéphyr, le
sirocco redouté
Et leur sœur, la
brise blanche et nue,
Les doux rayons et
les farouches averses
Peu courtois, ont
maintes fois assailli
Leur hôtesse qui a
subitement vieilli
Comme un chêne que
les houles traversent
En faisant tomber
ses feuilles pâles !
Qu’il fasse chaud
ou qu’il fasse froid,
Elle et ses
enfants, astrologues tous trois,
Sans sortir
peuvent contempler les étoiles,
Et souvent, quand
la nature assiège
En hiver les
hommes et les éléments,
Ils ne pouvaient
plus voir le firmament,
Captifs tremblants
d’une prison de neige !
Ils sont là,
l’ange qui gémit sans cesse
Et les deux angelots
qui pleurent sans fin,
L’un semble
dire : « J’ai soif ! » l’autre : « J’ai
faim ! »
Et leur mère
livide qui les caresse
Presse son sein
maigre pour qu’il tombe
Dans leurs bouches
quelques gouttes de lait ;
Dans sa demeure
dont l’odeur déplaît
Pareille à un
cadavre dans une tombe,
Elle semble dire à
ses petits, lasse,
Sans jamais faire
tomber son fardeau :
« Je n’ai
plus de lait, nous n’avons point d’eau,
Attendez que le
gouvernement passe ! »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
mardi 10 juillet 2012
La pauvresse et ses enfants
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