La bataille de Khaïbar
Mahomet est là,
dans l’oasis de Khaïbar,
Avec deux mille
soldats comme leurs chevaux hagards,
Tous las d’un
éternel et périlleux siège.
Les jeunes
guerriers et les guerriers dont la neige
Des farouches
combats a blanchi les cheveux,
Fatigués, ont dit
maintes fois à leur chef : « On veut
Revoir nos foyers
et embrasser nos femmes.
Un mois a passé.
Cette forteresse infâme
Ne tombera
jamais ! Nous voulons revenir
Chez nous,
Mahomet ! » et d’Uhud le noir souvenir
Hante maintenant
les esprits de ces braves.
Mahomet leur a
dit, l’air confiant et grave :
« Reposez-vous
un peu, cette forteresse tombera. »
Il appelle
Abubaker et lui dit : « Ton preux bras
Est béni par Dieu.
Va, attaque cette forteresse. »
Le baiser de
l’épée et les sombres caresses
Des lances
enivrent les cœurs des combattants.
Les flèches
pleuvent du ciel et le mont titan
Sur lequel la
haute forteresse est construite
Semble railler
l’ardeur des guerriers. On évite
Les coups et on
les rend. Cinq cents hommes ont péri
Par le sabre et la
fièvre que le trépas guérit.
Un jour est passé,
mais on eût dit une année
Tellement la lutte
est âpre dans l’oasis damnée
Et qui ressemble
moins à l’éden qu’à l’enfer.
Désespéré et las,
le preux Abubaker
Revient à Mahomet
et lui dit : « La guerre
Fatigue nos
soldats. Et ne tremblant guère
De nos vaines
épées et de nos inutiles coups,
Cette noire
forteresse semble se rire de nous !
Par Dieu,
Mahomet ! Nos ennemis nous assaillent
Et ils sont plus
nombreux. Quittons cette bataille
Ou nous périrons tous. »
« Donne-moi l’étendard. »
Répond Mahomet. Et
il appelle Omar
Et lui
dit : « Tu es le plus brave de tous les hommes,
Porte cet étendard
et remets ton heaume,
En combattant pour
moi, tu combats pour Dieu. »
Omar rugit, comme
l’ouragan furieux
Et à la bataille
court comme la houle.
Le combat se
poursuit, des blessures le sang coule
Comme l’eau d’un
ruisseau que caresse le vent.
Impétueux, Omar
crie, farouche : « En avant ! »
Et les chevaux
rapides trébuchent aux cadavres.
Deux jours sont
passés. Nul abri et nul havre
Ne cachent les
combattants aux ondes du combat.
Le brave Omar
revient à Mahomet, et las
Lui
dit : « Cette forteresse par Dieu est fermée !
Repliez-vous, ou
vous n’aurez plus d’armée. »
Mahomet impassible
répond : « Omar, donne-moi
L’étendard. Tu as
bien combattu, repose-toi. »
Et il appelle Ali
qui, dans leurs repaires,
Va effrayer les
lions quand il veut se distraire,
Et lui
dit : « Cousin, prends cet étendard et pars
Combattre nos
ennemis. Je te donne Zulfikar
Mon épée forgée
par Dieu, que nul ne brise. »
Furieux comme la
foudre et léger comme la brise,
Ali est monté sur
son sombre destrier.
Le combat
continue, terrible et meurtrier.
Zulfikar reluit et
occit les infidèles
Et semble un
monstre qui a des griffes et des ailes
Quand elle tombe,
rapide, sur les têtes des ennemis.
Trois jours sont
passés. Le cheval blessé gémit
Et en faisant
tomber son cavalier tombe.
Ali combat
toujours, courroucé comme la trombe
Qui fait tournoyer
les flots tremblants de la mer.
Mille coups ont
brisé son bouclier de fer ;
Il a l’épée au
poing et au cœur l’audace.
Que fait-il ?
Il court seul vers la forteresse
Et en poussant un
long rugissement surhumain
Le voilà, géant et
qui a à la main
Au lieu du
bouclier, sa porte colossale.
Ali a courbé la
forteresse pâle.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2163.
vendredi 29 juin 2012
La bataille de Khaïbar
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: