La Troïka maudite
Ben Jaafar,
Marzouki et Jebali :
Têtes de la même
hydre qui nous dévore
Et dont l’aile
droite nous cache l’aurore
Et l’aile gauche
le jour qui pâlit !
Pour forger la
tyrannie, Ben Jaafar
Ploie le peuple
qui gémit sur l’enclume
Embrasé par le feu
qu’il allume
Avec son ardent et
farouche regard
Quand, armé de son
marteau effrayant,
Il le courbe avec
ses coups terribles,
Juge inexorable et
impassible
Et qu’on ne voit
jamais souriant !
Marzouki, fou
comme l’était Néron,
Dans l’ombre
contemple son noir sceptre
Et dit en donnant
des ordres aux spectres
Qui errent devant
lui, une balafre au front :
« Je suis
votre maître, obéissez !
Ben Ali, je suis
assis sur ton trône,
Ma tête appesantie
par ta couronne !
Ciel, fais choir
ta foudre, houles, gémissez,
Grondez, orages,
hurlez, océans !
Nulle puissance,
humaine ou céleste,
De ce palais hanté
où je reste
Ne me fera sortir,
antique Géant ! »
Et Jebali sourit,
la dague au poing,
Mystérieux comme
le Sphinx qui médite,
En maudissant
l’Opposition maudite ;
Quand on le
regarde, on voit de loin
La lueur des
sombres assassinats
Reluire dans ses
yeux pleins de flamme,
Démon infernal qui
a une âme
Que le Diable, et
non Dieu, lui donna !
Troïka, monstre
que l’abîme profond
A enfanté !
Créature farouche
Qui a une gueule
et n’a pas de bouche
Et qui sortit des
ténébreux tréfonds,
Créée par on ne
sait quel dieu mauvais
Qui choisit le
pays où nous sommes
Et l’envoya
châtier les hommes
Et le peuple plein
d’espoir, qui rêvait
De démocratie et
de liberté,
De travail,
d’égalité, de justice,
Et qui gémit de
cet affreux supplice
Par l’ombre, la
main au menton, médité !
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
jeudi 28 juin 2012
La Troïka maudite
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