CONTE: LE FORGERON MISÈRE (PARTIE V)
V. Le diable pris au piège
Dix années de repos passées et d’opulence,
Le diable revint un matin, sans
indolence,
Et en passant le seuil du logis dit :
« Eh bien,
J’ai honoré la part du serment qui est
mien,
Es-tu prêt, mon garçon, à honorer la
tienne ? »
« Oh ! diable, pourquoi
faut-il que tu reviennes ?
Que tu me déranges, mon bonhomme rusé !
Dix ans déjà ! Mais je me suis bien
amusé
Et je ne comptais plus les nuits et les
aurores.
Voudrais-tu m’accorder dix années encore ? »
« Non ! jamais ! répondit
le diable, maintenant
Il faut partir avec moi, et en chicanant
Tu ne sauveras pas ta vie ou ton âme. »
« Eh bien ! Laisse-moi dire
adieu à ma femme
Et mes enfants d’abord, et je viens avec
toi.
Je n’irai nulle part, je reste sous ce
toit,
Assieds-toi un instant pendant que je m’apprête
Sur cet escabeau-là ; je paierai ma
dette. »
Le diable alla s’asseoir sur le vieil escabeau.
Une heure s’écoula. Quand il revint :
« Mon beau,
Il faut partir, maintenant », dit
le diable à Misère.
« Avec plaisir, lève-toi donc, mon
compère. »
Et le diable voulut se lever, mais en
vain.
Il ne pouvait bouger. « Mille
foudres divins !
Peste ! s’écriait-il, m’as-tu jeté
un charme ?
Libère-moi manant ! » Et avec
vacarme
Le diable, la bave à la bouche, se
démenait,
Maudissait, blasphémait, vociférait,
tonnait,
Mais en vain : il avait été pris au
piège
Et était maintenant prisonnier d’un
siège.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2175.
mardi 8 mai 2018
Conte: Le forgeron Misère (Partie V)
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