dimanche 20 mai 2018

La tristesse de Neptune

La tristesse de neptune

Seul sur le rivage infini, le soir,
Avec ses coursiers fatigués et noirs,
Neptune contemple son domaine
Souillé par les machines humaines
Et les vastes vaisseaux qui n’ont pas peur,
Emplis de marins emplis de fureur,
Dont l’ambition comme la mer est grande,
Ne daignant lui faire aucune offrande
Et qui osent sur ses ondes passer.
Neptune lève son trident cassé
Et profère de vagues menaces
D’une voix que l’âge a rendue lasse,
Puis son bras las retombe, et courroucé,
Le jette loin et se met à tousser.

Il se souvient de Diane et de Latone,
Du vieux monde que son pouvoir étonne,
Des héros, des dieux, sauvés et châtiés,
De ces temps où il était sans pitié,
Où il marchait armé des orages
Et où le monde tremblait de sa rage,
De toute l’Antiquité à genoux,
Des : « pitié ! » « Bénissez-moi » « sauvez-nous ! »
Des monstres marins et des créatures
Qui effrayaient l’harmonieuse Nature
Et qui étaient à ses ordres soumis.
Et maintenant ? C’est un vieillard qui gémit !
Des oiseaux, comme sur une branche,
Viennent se poser sur sa barbe blanche
Et s’en vont loin, au-dessus de sa mer
Qu’il contemple avec un regard amer.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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