jeudi 31 mai 2018

La solitude d’Orphée

LA solitude d'orphée

Tel un oiseau tardif qui vient chanter le soir,
Dans la vaste forêt Orphée se lamente,
Et l’incommensurable ombre le tourmente,
Bandeau qui l’empêche de chanter et de voir.

Sa lyre qui charmait autrefois l’univers,
La lyre d’Apollon, n’a qu’une seule corde !
Il n’a qu’un mot et au cœur, et c’est : « Miséricorde ! »
Et quand il passe comme un nuage d’hiver

En pinçant sa corde muette avec le doigt,
Aucun arbre pour lui désormais ne s’incline,
Tous les oiseaux s’enfuient, et les bêtes chagrines
Ne reconnaissent plus le poète, leur roi ;

Les prés ne verdissent plus sous ses sombres pas,
Les roses demeurent fermées comme la porte
Du monde merveilleux des belles choses mortes
A laquelle Orphée frappe, inconsolable et las,

Voyageur essoufflé, fatigué, terrassé,
Qui marche dans le bois empli de mirages
Et qui pour vivre n’a plus assez de courage,
Hormis dans le rêve et hormis dans le passé.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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