lundi 14 mai 2018

L'agonie de Vénus

l'agonie de vénus

Étendue sur la grève
Comme sur un lit de mort,
Vénus se lamente et rêve,
Le cœur empli de remords.

Elle songe à sa jeunesse,
Aux baisers volés, la nuit,
A son passé de déesse
Et sa vieillesse aujourd’hui,

Aux soupirs du monde antique
Qui à genoux l’adorait,
Aux lyres, aux musiques,
Aux vers dont on l’honorait,

A toutes ses victimes
Et à tous ses amoureux,
A ses exploits, à ses crimes,
A ses amants malheureux,

Aux prairies qui verdissaient
Caressées par ses pas blancs,
Aux fleurs qui s’épanouissaient
Et à ces fauves tremblants

Qui léchaient son visage,
Doux comme des chats domptés,
Qui venaient au rivage
Gémir devant sa beauté.

Et aujourd’hui, toute pâle,
Vénus, qui tarde à périr,
Pousse de faibles râles,
Lasse de vivre et souffrir,

Attend l’heure salutaire
Où elle mourra enfin
En laissant sur la terre
L’essence de son parfum.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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