le crime de yaël
James Northcote, Yaël et Siséra (1787)
Yaël enfonce le piquet de sa tente
Dans Siséra qui dort de son acier vêtu,
Et dans sa frêle main que rien n’épouvante
Tient fermement la fleur de son vieux dard pointu,
Dans l’autre un noir marteau tout fait de ténèbres,
Et s’apprête à occire un ennemi aux fers
Du dangereux sommeil, ce linceul funèbre,
Et qui se réveillera, le matin, en enfer,
Bercé par la chanson lugubre et monotone
De Charon, le nocher des âmes sans pitié,
Et dont le vieux cœur est un peu d’automne
Qui ignore l’amour comme l’inimité.
Yaël semble compter, penchée sur sa victime,
Le nombre éphémère de ses derniers soupirs,
Et elle contemple ce vivant abîme
Dans sa sombre couche tardant à s’assoupir !
Pareil à un soleil radieux et étrange,
Dans ses yeux ténébreux comme deux profonds puits,
Aussi clairs que les cieux où chantent les anges,
Le forfait rayonne et le meurtre reluit,
Rêvant comme le mort qui l’air de vivre,
Dont le cœur cessera de battre dans son sein,
Meurtrière qui de son meurtre s’enivre,
Jusqu’à la gorge emplie de son violent dessein.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
lundi 3 avril 2017
Le crime de Yaël
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