lundi 27 février 2017

Cérès et Ascalabe

cérès et ascalabe

Salomon Koninck, Cérès moquée par Ascalabe (1645)

Maigre comme un fantôme qui passe,
Cherchant Perséphone loin des rayons,
Cérès voit soudain, affamée et lasse,
Mismé et sa coupe de cycéon. 

Croyant voir partout sa fille ravie,
La pauvre déesse, errant tout le jour
Et demandant Perséphone à la vie,
Emplie d’un grand et maternel amour,

A prié Hadès comme on prie un maître,
Bien qu’il soit son égal, et a ployé
Ses genoux dans les temples de ce traître,
Le cœur dans des flots de chagrin noyé !

Elle a pleuré comme toutes les mères
Victimes de l’inéluctable sort,
Qui se penchent, sources éphémères,
Sur les berceaux hideux de leurs fils morts !

Sa faim le disputant à sa tristesse,
Elle aperçoit de loin, spectre charmant,
L’humble masure de sa vieille hôtesse,
Et le cœur étant lui aussi gourmand,

Reprend espoir et boit la coupe pleine
Goulûment, quand Ascalabe insolent
Lui lance une raillerie soudaine,
Enfant que frappe un châtiment violent.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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