vendredi 2 décembre 2016

Le crime de Clytemnestre

le crime de clytemnestre 

Pierre-Narcisse Guérin, Clytemnestre hésitant avant de frapper Agamemnon endormi, 1817

Tandis qu’Agamemnon, las de la guerre,
Se repose, accablé de cauchemars,
Clytemnestre, qui comme un spectre erre,
Tremble, armée de son sinistre poignard.

Égisthe lui murmure à l’oreille
La vengeance, la haine et le forfait ;
Aux terribles somnambules pareille,
La gorge nue et les cheveux défaits,

Elle songe à sa pauvre Iphigénie
Sacrifiée pour Hélène et pour Ilion,
Et son amant, son ténébreux génie,
Entend rugir, comme les lointains lions,

Son immense cœur blessé de mère
Qui veut châtier ce père criminel,
Au nom de la jeunesse éphémère
De sa chaste fille au nom éternel !

Comme un serpent pernicieux, Égisthe,
Pour l’enivrer de son venin mortel,
Siffle dans ce cœur furieux et triste
D’Artémis maudissant tous les autels,

Et Clytemnestre, sans assurance,
Les pieds nus pour ne point faire de bruit,
Continue cependant son errance,
Et son œil empli de meurtre reluit. 


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène      

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