lundi 19 décembre 2016

Le Cri

Le cri

Edvard Munch, Le Cri (1893)

A mon très cher ami: Florian David

Près de l’immense mer qu’un spasme agite
Et qui semble embrasser le ciel sanglant,
Un passant que la folie irrite
Pousse sinistrement un cri violent.

Le monde, pour ce sombre malade,
Est devenu soudain un chaos affreux ;
D’autres passants finissent leur balade,
Car ils sont indifférents et heureux.

Mais lui, l’aliéné, se serre les tempes
Et voit danser les éléments railleurs,
Perdu dans une éternelle estampe
Et entendant des voix venues d’ailleurs !

Son cri monte de sa tête chauve
Comme un relent d’un cadavre puant,
Et il continue à gémir, fauve,
Les muscles crispés et le front suant,

Car la sueur est une autre larme !
Il n’entend que son propre rugissement,
Assourdi par son propre vacarme
Et rongé par de secrets frémissements

Comme par les vers une dépouille,
Effroyable et nauséabond festin
Que la vermine de la terre souille
Et que mange lentement le Destin.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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