et in arcadia ego
Giovanni Francesco Barbieri, dit le Guerchin, Les Bergers d'Arcadie, (1618-1622)
Deux bergers, dans le silence du soir,
Appuyés sur leurs bâtons de chêne,
Contemplent rêveusement sous le ciel noir,
Oublié dans les bois, un hideux crâne ;
Refuge de quelque immonde rongeur,
Qui d’un esprit fut jadis le temple,
Il semble encore vaguement songeur
Et lui aussi il les contemple
Et leur dit : « Mortels, tremblez de la Mort !
Spectre vengeur, elle hante le monde,
Et bientôt, car c’est votre triste sort,
Vous emportera dans la nuit profonde !
Partout, invisible comme le vent,
Comme une universelle maladie,
Elle s’acharne sur vous en rêvant
Et vous poursuivra jusqu’en Arcadie !
Rien ici-bas, vécussiez-vous mille ans,
Ne sauve de son étreinte fatale,
Vous la fuyez toujours, mortels tremblants,
Mais elle est votre patrie natale,
Vos langes, mort-nés, ce sont vos linceuls,
Et vos berceaux sont aussi vos tombes,
Et vous tomberez un jour, tristes et seuls,
Dans l’abîme béant où tout tombe. »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
lundi 17 octobre 2016
Et in Arcadia ego
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