jeudi 27 octobre 2016

Le Naufrage de Don Juan

Le naufrage de Don juan

Eugène Delacroix, Le Naufrage de Don Juan (1840) 

Don Juan et sa troupe désolée
Qui ont mangé leurs souliers et leur chien
Et bu dans l’océan de l’eau salée,
Fors la faim et la soif, ne sentent rien,

Horrible et toute-puissante brûlure
Qui pousse au massacre, à la damnation,
Remue le monde comme une chevelure
Et fait tuer les rois par les nations !

Leurs rations sont finies ; bientôt leurs heures !
Leur frêle barque s’affole et leurs esprits,
La mer de nul homme n’est la demeure 
Et de leurs horribles tourments sourit ! 

Comme pour les manger, les yeux rouges,
Ils mordent avec colère leurs bras nus ;
Rien autour d’eux, hormis le vent, ne bouge,
Et ils vont à un rivage inconnu !

Tout à coup un murmure de bête
Se répand parmi ces voyageurs fous 
Exaspérés par mille tempêtes :
« Tirons au sort pour manger l’un de nous ! »

Du sang chaud et de la chair vivante :
C’est tout ce qu’ils ont ! On tire les lots
Et chacun frémit avec épouvante
Et pense à se jeter dans les grands flots ;

Mais malgré leur peur qu’aucun mot ne nomme,
Tous ont juré de respecter la loi.
Leurs yeux se tournent soudain vers un homme,
On lui dit : « Pédrillo, ce sera toi ! »


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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