CONTE: L'USTARIA DI I FIGLI DI U DIAULI (PARTIE iI)
II. Ce qui arriva aux deux fils de la bonne mère, et
ce que la sainte Vierge conseilla à son cadet
L’aîné, après avoir peu de temps hésité,
Prit le maudit chemin de la Curiosité
Qui lui sembla plus beau que les autres
et large.
Il arriva à la porte de l’Auberge,
La seule que dans son chemin il
rencontra,
Et comme il était las et avait faim
entra.
Mais lorsqu’il vit les deux monstrueuses
figures,
Il frissonna d’abord de ce mauvais
augure,
Puis comme on ne montrait aucune
inimitié,
Son cœur se souleva et il fut pris de
pitié
Et s’écria : « Ah !
quels malheureux vous êtes !
Quelle est la maladie qui ronge vos
têtes
Et vous mutile ainsi ? Je plains vos
sombres maux ! »
A peine l’aîné avait-il prononcé ces
mots
Qu’il fut rossé de coups. On jeta son
cadavre,
Sans qu’un autre mot ne sortît de ses
lèvres,
Dans un noir souterrain fétide et
ténébreux
Où il y avait des os d’aventuriers
nombreux.
La mère du pauvre voyageur téméraire
Dit, peu de temps après, à son deuxième
frère :
« Pars pour faire fortune et prends
tes quinze francs. »
Et elle frissonna en les lui offrant.
Le deuxième frère partit, et comme
l’autre
Par les fils du Diable se fit tuer et
battre.
La mère dit alors au cadet de partir
Et du mortel danger ne pouvait
l’avertir.
Il rencontra sur son chemin la bonne
Vierge
Déguisée en belle dame, loin de
l’auberge.
Elle lui demanda : « Où
vas-tu, mon petit ? »
Et Antonarello, qui pour elle sentit
De l’amour ainsi que du respect, de
répondre :
« Chercher
fortune. » « La route va te confondre,
Ajouta la Vierge, et inexpérimenté,
Par tous ses caprices tu seras
tourmenté. »
« Madame, que faut-il alors que je
fasse ? »
« Pour que tu puisses à tous les
hasards faire face,
Il te faut m’acheter trois conseils
valeureux
Avec tes quinze francs, et tu seras
heureux. »
« Je vous les achète ! Vous
semblez me connaître,
S’écria le garçon, et m’avoir vu
naître ! »
« Le plus précieux conseil dont tu
puisses être instruit
Est : ne te mêle pas des affaires
d’autrui. »
« Et le
deuxième ? » « Sois prudent à toute épreuve,
Ne change pas la vieille route pour la
neuve. »
« Quel est le troisième ? Je
le veux savoir ! »
« Demeure aveugle et sourd, c’est
ton sacré devoir. »
Et Antonarello remercia la sainte
Et il lui donna ses quinze francs sans
feintes.
Pourtant quelle ne fut sa surprise au
chemin
Lorsqu’il trouva, dans sa poche mettant
la main,
Trois fois l’argent qu’il donna à sa
conseillère.
« C’est un miracle et Dieu entend mes
prières. »
Pensa-t-il. Sans savoir où fortune
chercher,
Il continua, tout joyeux, à marcher.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
samedi 1 août 2015
Conte: L'Ustaria di i figli di u Diauli (L’Auberge des fils du Diable) (Partie II)
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