CONTE: LES TROIS POMMES DE MARIUCELLA (PARTIE IV)
IV. Ce que le prince demanda à Mariucella, et ce que
devinrent les trois pommes qu’elle trouva dans les tripes de la vache
La pauvre enfant chantait en route
tristement
La tête baissée par la douleur
chastement.
Le prince qui passait en revenant de
chasse
Et vit cette fille si belle et si lasse
En entendant sa voix l’aima éperdument.
« Viens avec moi. » lui
dit-il. « Non, venez dûment
Me demander, si vous me voulez, à mon
père. »
« Nous nous reverrons fort vite, je
l’espère.
Ton père parlera à mes ambassadeurs
Qui viendront te chercher, belle à la
douce odeur ;
En attendant, adieu. » Et sur sa
monture
Le prince remonta, content de l’aventure
Qui lui fit rencontrer ce visage charmant,
Et revint au château, se faisant le
serment
D’épouser la belle à la vertu hautaine.
Mariucella, une fois à la fontaine,
Nettoya les tripes, et elle y put récolter
Trois pommes rouges sans nulle
difficulté.
Elle en mangea une, de les trouver
ravie.
Sa sœur Dinticona, qui l’avait bien
suivie,
Vint lui demander : « Qu’es-tu
en train de manger ? »
« De la bouse ; en veux-tu ?
Ne viens plus déranger
Mon repas délicieux. » « Oui,
j’en veux. Car tu songes
Que tu vas m’abuser avec ton mensonge. »
Mariucella en prit, exauça ses désirs
Et en remplit sa bouche pour lui faire
plaisir.
Dinticona s’enfuit en pleurant avec zèle
Et revint, humiliée de la sorte, chez
elle.
La marâtre, irritée par un tel
traitement,
Battit Mariucella qui riait vertement.
La jeune fille fit ce que lui dit sa
mère
Que de perdre elle était demeurée amère :
Elle jeta une pomme sur le toit,
Et il en sortit un grand et beau coq
matois ;
L’autre pomme au jardin jetée devint
arbre,
Un auguste pommier qui de fruits en
grand nombre
Se couvrit aussitôt, pesants et
délicieux,
Et qui semblait s’élever fièrement jusqu’aux
cieux.
Mais ce qui rendait la chose plus
singulière
Etait que cet arbre en ronce irrégulière
Se changeait dès qu’on s’en approchait
pour le voir
Et que Mariucella seule avait le pouvoir
De cueillir une de ses pesants pommes,
Ce qu’il interdisait cependant aux
hommes.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
samedi 11 juillet 2015
Conte: Les trois pommes de Mariucella (Partie IV)
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