vendredi 10 juillet 2015

Conte: Les trois pommes de Mariucella (Partie III)

CONTE: LES TROIS POMMES DE MARIUCELLA (PARTIE IIi)


III. Ce que fit la belle-mère de Mariucella quand elle découvrit que cette dernière avait été aidée par sa mère

La marâtre suivit, un matin, la petite
Qui ne pouvait filer tant de poil aussi vite ;
Elle vit la vache tout faire prestement
Et, bien contente, s’en retourna lestement.
La vache aussi avait aperçu la marâtre,
Comme elle connaissait cette femme acariâtre
Et méchante, elle dit à sa fille en pleurant :
« Je désirais t’aider, ma fille, en demeurant
Près de toi, mais demain tu n’auras plus de mère ;
Hélas ! que le bonheur est fourbe et éphémère !
Mais tu dois écouter, ma chérie, avec foi
Ce que je ne dirai qu’une seule fois :
Quand on te chargera de laver mes tripes,
Tu y trouveras, cachées comme dans une fripe,
Trois pommes : la première tu mangeras, tu jetteras
La seconde sur le toit, et tu mettras
La troisième au jardin. Jalouse et gourmande,
A Dinticona qui, te voyant, te demande
Ce que tu manges à son insu, tu répondras
Que c’est de la bouse de vache, et attendras. »
De quitter sa mère bien-aimée obligée,
Mariucella en fut bien triste et affligée
Et versait des larmes que sa mère voyait
Et en léchant ses joues de sa langue essuyait.
Lorsque Mariucella fut à la demeure,
Sa belle-mère lui demanda : « En une heure
As-tu filé tout ce poil que je t’ai donné ? »
Et elle feignit d’en avoir l’air étonné.
« Oui, je l’ai fait afin de vous rendre contente,
Répondit la fille, sans aucune attente. »
« Menteuse ! tu ne me dis point la vérité,
Et ton père en sera, comme moi, irrité !
Tu n’es qu’une fourbe et une paresseuse,
Que je ne te bâtonne pas tu es chanceuse,
Mais tu seras châtiée avec plus de rigueur :
J’ai vu cette vache te prêter sa vigueur
Et je vais la tuer demain, ton aideuse. »
Et elle le fit, la belle-mère hideuse
Dont le cœur comme le visage est inhumain,
Comme elle le promit, fort tôt le lendemain,
Et la pauvre fille qui pleurait, amère,
Fut chargée de laver les tripes de sa mère.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: