CONTE: LES TROIS POMMES DE MARIUCELLA (PARTIE Ii)
II. Par qui Mariucella fut aidée deux fois à faire
sa corvée, et la colère de sa marâtre
Mariucella, sans rien dire, alla
besogner
Car à quoi bon gémir ou bien se
renfrogner ?
Elle ne pouvait tout filer ; avec
courage
La fillette se mit cependant à l’ouvrage.
Mais midi arriva et il lui demeurait
Fort à filer, et la malheureuse en
pleurait
En songeant qu’elle allait être bientôt
punie
Par sa belle-mère de pitié démunie.
Une vache entendit ses pleurs, l’avoisinant,
Et elle s’approcha d’elle en ruminant
Et lui dit : « Ne pleure pas,
ne sois point amère,
Mariucella, tu es ma fille et je suis ta
mère ;
Je suis une bonne fée, grâce à mes
pouvoirs
Je vais t’aider à faire ton pénible
devoir.
Mais que tu es sale ! J’étais
incertaine
Que tu es ma fille. Viens à la fontaine
Que je te lave, mon cœur, comme je le
veux. »
Elle peigna avec grand soin ses blonds
cheveux
Et lui lava les mains ainsi que le visage
Et elle était belle comme un beau
présage,
Puis fila tout le poil avec rapidité.
Elle dit, après qu’elle eut un peu
médité :
« Mariucella, ne dis rien de cette
aventure,
Ou ta belle-mère, sombre créature
Et qui ne connait point l’amour et le
remords
Te punira, et tu causeras aussi ma mort. »
« Je vous promets, mère, de
demeurer muette. »
Dit à sa mère qui l’embrassa la
fillette.
Lorsque Mariucella revint à la maison,
Elle s’étonna, sa marâtre, avec raison,
Quand elle vit le poil filé et la vit
belle.
Elle lui donna donc, pour se venger d’elle,
Le lendemain, deux fois plus de poil à
filer.
« Bien ! pensa la marâtre,
elle va jubiler
Maintenant, et d’être bien belle et bien
lavée !
Par cette arrogante je ne serai bravée. »
Lorsque Mariucella, le soir, fut de
retour,
Sa marâtre, comme l’hirondelle un
vautour,
L’attendait, le bâton à la main. Mais
furieuse,
Elle vit le travail fait, chose
curieuse,
Et elle s’étonna plus que le jour d’avant.
« Voilà un travail qui est bien
fait et savant,
Se dit-elle, mais tout cela est étrange !
Mariucella, cette fourbe qui me dérange,
Cache quelque chose que je vais découvrir
Et quand ce sera fait, elle va bien
souffrir. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
jeudi 9 juillet 2015
Conte: Les trois pommes de Mariucella (Partie II)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: