Jeunesse poétique
Ô, jours heureux
de paix et de solitude !
Jadis, jeune
poète, j’avais l’habitude
De chanter toutes
les brises et toutes les beautés,
J’étais jeune, j’étais
fou, plus empli de fierté
Qu’un printemps de
verdures et qu’une mer d’ondes,
Ma poésie grondait
comme la mer gronde,
Frêle captive de
mes registres épais ;
Ô, jours éternels
de solitude et de paix !
Je voulais être
aimé, je voulais être illustre,
Tous les humbles
mortels étaient pour moi des rustres
Car ils ne
caressèrent point une lyre une seule fois
Ou comptèrent les
syllabes d’un vers avec leurs doigts ;
Je rêvais d’édens
doux et de doux sourires,
Pareil à ces
damnés que les gouffres attirent,
Penché comme
Narcisse sur l’onde des mes vers,
Je voyais des
flammes et des abîmes ouverts
Creusés soudain
par la cruelle Indifférence,
Pareil à ces aèdes
toujours en errance,
Le monde n’était
pour moi qu’un vague chemin
Où, pensifs et
blêmes, les tragiques humains
Marchaient, la
tête baissée, toujours en silence,
Tandis que, fiers
et armés de leurs lances,
De noirs
chevaliers les observaient sombrement !
Vaste comme la mer
et comme le firmament,
Mon ambition était
puissante et infinie,
Semblable à César
qui voit ses troupes réunies,
Je contemplais mes
vers, mes belliqueux soldats,
En me plaignant
sans cesse de l’univers Judas
Eternel ennemi des
divins poètes,
Et en rêvant
doucement, à l’abri des tempêtes !
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
samedi 30 novembre 2013
Jeunesse poétique
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