mercredi 30 octobre 2013

Hymne à une mer d’hiver



Hymne à une mer d'hiver

Ô, mer qui s’agite et qui gronde
Dans la nuit ténébreuse et profonde
Voilant la terre comme un linceul énorme !
Maints monstres curieux et difformes,

Amants des houles, des marins ennemis,
Dans ta couche sombre sont endormis
Et attendent là, éternellement,
Ténébreux, attentifs et alarmants !

Tu braves, étrange et surhumaine,
Les mortels et leur arrogance vaine ;
On ne sait –tant tes gouffres nous attirent–
D’où te vient ce mystérieux sourire

Qui semble railler l’univers entier !
Tu rugis éternellement, sans pitié,
En chantant un chant rauque et ennuyeux ;
Tu as autant de lèvres que d’yeux,

Tu murmures et tu nous observes
En riant avec la même verve
De nos voiles et de nos rêves de trésors,
Des pirates et des conquistadors,

De nos Troies et de nos Nouveaux Mondes !
Nul Ulysse et nul Cortés ne sondent
Tes noires et ironiques profondeurs
D’où on entend un long soupir railleur

Monter comme une fatale musique
Ou les vers d’un poète antique
Qu’il chante en errant dans les grands bois,
La tête emplie de lauriers comme les rois !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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