Introspection
Ô, ma douce et
sombre beauté ! Toi qui daignes
Poser ta tête sur
mon cœur, plein de remords,
Ne sens-tu point
une vague odeur de charogne ?
Au fond de ce
tombeau quelque chose est mort ;
N’en doute point,
beauté : tu embrasses un cadavre
Rongé par les
griffes acérées du Destin,
Que ce vautour
cruel chaque nuit ouvre
Avec son bec
sanglant, et aussi chaque matin ;
Et ce n’est point le
noble aigle de Prométhée
Qui ronge cette
dépouille impure, mais ce vautour
Immense et
immonde, dont la sœur redoutée
Qui l’observe avec
un sourire, s’appelle Amour !
Avec sa fantaisie
de bourreau, elle mine
Cette chair ensanglantée,
et lentement s’en nourrit,
La contemple comme
un peintre ce qu’il dessine
Et comme un poète
ce qu’il avait écrit.
Jadis, c’était un
beau jardin que parfument
Maintes fleurs
rares, aux douces et radieuses couleurs,
Et aujourd’hui, c’est
désert que déciment
Les farouches orages
de l’éternelle douleur !
On y voit un
soleil, comme le soleil polaire
Rayonner faiblement ;
il y fait toujours froid,
Ô, nuit dont nul
rayon bienfaisant n’éclaire
L’obscurité, et
nul flambeau le fond étroit !
Interminables
hivers du cœur ! sans neige, sans pluie,
Seul un vent
rauque et frais siffle inlassablement
Sur ce cadavre
infâme dont nulle main n’essuie
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
samedi 21 septembre 2013
Introspection
Publié par
Mohamed Yosri Ben Hemdène
à
21:25
Libellés :
blog,
introspection,
muse,
poème,
poésie,
soupirs,
tunisie
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: