La colère de Gabriel
Dont chaque perle
comme le soleil rayonne,
Avait les ailes
ployées et était à genoux.
Ses yeux étaient
baissés, mais un sombre courroux
Les emplissait de
sa ténébreuse flamme.
Il dit à Dieu : « C’est
vers vous que s’envolent les âmes,
Vous avez tout
créé : le jour qui reluit,
L’aurore radieuse
et la sombre nuit,
Les sept azurs
bénis, les hommes, les chênes, les monts,
La terre et le
ciel, les anges et les démons,
La géhenne qui
gronde et l’éden qui murmure !
Tout vous
appartient, et la rêveuse nature
Qui semble muette,
vous dit des bénédictions ;
Vous avez châtié,
jadis, maintes nations
Qui dorment
appesanties par les armes, fières,
Eprises des
combats et ennemies des prières !
Sur elles votre
foudre tout-puissant est tombé
En sommant soudain
leurs rois de se courber
Et en épargnant
les justes et les prophètes ;
Vous leur avez dit : « Je
vois ce que vous faites,
Vous avez méprisé
mes divins messagers
Qui errent, dans
leurs terres maudits et étrangers,
Vous avez exilé de
leurs douces patries
Ces hommes pieux
et qui de me prier vous prient ;
Puisque de mon
Pardon vous vous êtes ri
Et puisque vos cœurs
par les péchés sont aigris,
Tremblez, nations
impies, de ma noire colère ! »
Ô, Seigneur !
Aujourd’hui, de vous déplaire
Ces hommes ne
tremblent plus, et vous bravent sans peur !
Ils vous
désobéissent et à leurs rois trompeurs
Qu’ils bénissent à
genoux, soumis, obéissent !
Pour leur plaire,
dans les champs de bataille ils périssent,
Et pour vous
plaire ils ne baissent point leurs fronts hautains,
Heureux, ils les
louent ; tristes, ils maudissent le destin,
Emplis d’un étrange
et d’un ignoble zèle !
Sur leur monde
laissez-moi ployer mes ailes
Et réduire en
cendres leurs éphémères foyers !
Dans les flots du
Déluge laissez-moi noyer
Une deuxième fois,
leur univers sombre,
Ou souffrez que,
pour le plonger dans les ombres,
Avec un seul
souffle j’éteigne le soleil !
Voyez-les :
ils errent, à leurs aïeux pareils,
Ils ne peuvent
plus vous voir, car leurs yeux sont aveugles,
Ils vous oublient
car leurs cœurs sont coupables ! »
Dieu, qui écoutait
l’archange Gabriel,
Lui répondit : « Le
jour viendra où le ciel
Et la terre ne
seront que de la poussière ;
Attends et sois
patient, j’entends une prière. »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
mardi 2 octobre 2012
La colère de Gabriel
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