dimanche 30 septembre 2012

La Violée


La Violée


 Une bien triste nouvelle qui a déjà fait le tour du monde : une jeune femme a été violée par deux agents de police en Tunisie. La victime risque désormais six mois de prison pour "atteinte à la pudeur" !

 Ô, seule, tu gémis dans les ombres,
Victime de la barbarie des mortels,
Et ta chair est blessée par les griffes sombres
De mille vautours qui tombent du ciel

Sur leur proie éplorée et impuissante
Dont les serres empourprent le frêle corps,
Et qui, souillée et désobéissante,
Contemple l’azur et espère la mort !

A genoux, elle lève au ciel ses mains blanches
Et dit une prière emplie de soupirs
Qu’elle finit, telle l’hirondelle sur sa branche,
En murmurant : « Seigneur, je veux mourir ! »

Ô, de la loi ténébreuses ruses !
Victime, elle devient le bourreau,
C’est elle qu’on viole, et c’est elle qu’on accuse !
L’on pare les criminels, comme des héros,

De lauriers, et d’une couronne d’épines
L’on a appesanti son front sanglant !
Dans une geôle que nul rayon n’illumine,
Elle sera laissée, comme l’enfant tremblant,

La nuit tombée, dans un bois immense !
Elle cache sa honte aux yeux moqueurs,
Aux bouches qui la raillent sans clémence,
A toutes les âmes et à tous les cœurs !

Justice ! Justice pour cette innocente,
Pour cette créature au front éploré !
Au nom de l’amour, de l’épouvante
Et des lambeaux de son corps déchiré !

Justice pour cette condamnée qu’on oublie,
Qu’on maudit et qu’on accable de fers,
Et qui, le cœur plein de mélancolie,
Erre, comme la voile chétive dans la mer !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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