jeudi 4 octobre 2012

L’enfant pauvre


L’enfant pauvre


 Ô, la tête baissée, comme un exilé,
Tu erres, accablé par les anathèmes,
Et tu rêves, misérable et blême,
D’ouvrir tes ailes et de t’envoler !

Frêle comme une ombre et comme une vision,
Dans les rues inexorables tu marches,
Pour toi, le monde est une mer ; nulle arche
Ne vient, loin de l’humaine dérision,

De la raillerie et des malédictions,
T’emporter en rêvant sur ses ailes,
Loin de l’humanité cruelle
Et qui te contemple sans compassion !

Ô, pauvre enfant ! Même les sombres monts
Eussent gémi en voyant ta misère !
Mais les hommes ne gémissent guère
Et sont orgueilleux comme les démons !

Ils te voient, tel un spectre appesanti
Par tes haillons, et âmes par l’ombre aigries,
Quand tu passes devant eux, ils sourient
Et ils murmurent : « Où va ce petit ? »

Où vas-tu, voyageur mystérieux ?
Dans notre monde que viens-tu faire ?
Tu braves les flots et les vents contraires,
Maintes bêtes fauves, maints monstres furieux,

Mais nul ne sait, marin abandonné,
Où ta voile ténébreuse t’emmène,
Obscure comme la destinée humaine,
Sous le ciel qu’on ne voit point rayonner ! 


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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