Le calife Harun et la nuée
Le soir tombait
lentement et Harun contemplait
Le ciel pâle,
assis au balcon de son palais
Et buvant du vin,
car c’était son habitude
De chercher en
rêvant un peu de solitude
Lorsque le jour
rendait ses derniers soupirs.
Les yeux à demi
clos, il semblait s’assoupir
Et songeait,
caressé par la douce brise.
Soudain une nuée
étrangement grise
Passa, et le
calife lui dit en souriant :
« Porte où tu
veux ta pluie, nuée. Erre en charriant
Ta foudre féconde,
tu mouilleras mon royaume !
Dieu règne sur le
monde et je règne sur les hommes
Et ici-bas tout
est enchaîné à mes fers.
J’ai plus de
femmes que les sables du désert
Dans mon harem.
L’Egypte, la Syrie, l’Arménie,
M’obéissent,
courbées par ma main infinie,
Mille peuples
barbares gravent mon nom sur les rocs,
Bientôt je vais
ployer l’Espagne et le Maroc,
Dans l’un de mes
palais j’enfermerai l’aurore !
Charlemagne me
craint comme Nicéphore,
Amin et Mâamoun,
qui sont mes deux fils chéris,
A l’est et à
l’ouest commandent, aguerris,
En mon nom des
peuples fiers et innombrables,
Ils sont de mon
empire les ailes vénérables
Et j’en suis la
tête qui pense et le cœur qui bat,
Avant de
dire : « père » ils apprirent le combat,
Héraclée et Tyane
m’obéissent, et la Chine
Obéira bientôt à
mes lois divines.
Ça, rapide
nuée ! Pleus où tu veux pleuvoir
Dans mon royaume
je verrai tes pleurs choir ! »
La nuée répondit,
pleine de courage :
« Tout
t’appartient, Harun, hormis les nuages »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
lundi 2 juillet 2012
Le calife Harun et la nuée
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