mardi 29 mai 2012

L'enfant errant


L’enfant errant


A l'instar du poème: "A Wassim, le vendeur de fleurs", je dédie ce poème à un petit enfant qui vend des fleurs pour "gagner la vie de ses parents", et que j'ai vu à Tunis. 

Ce jour-là, seul dans ce café morne,
Le cœur empli d’un ennui sans bornes,
Je contemplais la rue et les passants
Ephémères inconnus, l’air absent,
Ne daignant rien voir et voir personne,
Las du soleil ardent qui rayonne
Et de la chaleur qui s’appesantit.

Soudain je vis venir ce doux petit,
Gamin rêveur et mélancolique
Errant comme les poètes antiques
Qui aux amants qui passent vend des fleurs.
Il vint vers moi comme un spectre songeur
Et me dit en m’embrassant sur la joue :
"Monsieur, achetez une fleur pour que je joue,
Je suis las de marcher et j’ai mal,
Je me lève quand l’oiseau matinal
Chante dans le ciel et me réveille,
Quand du soleil les lueurs vermeilles
Emplissent l’azur, je rentre chez moi.
En été j’ai chaud, en hiver j’ai froid,
Mais j’erre appesanti par mes roses,
Je dois vendre ces fleurs qui me pèsent,
Ma mère est malade et mon père est mort
Et elle gémit lorsque moi je dors !
Quand je serai riche elle sera guérie,
Monsieur, achetez une fleur, je vous en prie !"
En retenant dans mes yeux mes pleurs
Et en souriant, je choisis une fleur,
Et l’enfant s’en alla dans la lumière,
Léger comme la brise légère !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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