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lundi 5 août 2024

Point de vue sur la mort au lit

POINT DE VUE SUR la mort au lit

La Mort est venue avec le Rêve
Prendre toute l'âme du dormeur las,
Avant que le soleil ne se lève,
Afin que le dormeur ne souffre pas.

Elle a ployé ses grandes ailes noires
Sur le lit profond, confortable et blanc,
Et bien qu'on tremble de sa vaste gloire,
Elle a rempli son office en tremblant,

Et sa caresse douce et singulière
A rendu le défunt libre et content
Et lui a montré l’infinie lumière

Du vide absolu, incommensurable,
Bleu, paisible et inchangé, qui l'attend
Et qui console tous les misérables.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mercredi 24 mai 2023

Cartes postales (40)

  CARTES POSTALES (40)

Que racontent les lits vides
De l’hôpital livide
Où errent les revenants,
Tous ces ténébreux manants
De l’au-delà immense ?

Ils disent : « Sans défense,
Maints malades étaient là,
Sur nous, impuissants et las !
L’un, voyant le soleil naître,
Regardait par la fenêtre,

L’autre mangeait le parfum
D’un bouquet fané, sans fin,
Qui se mourait dans l’ombre,
Tandis qu’un autre, sombre,
S’enivrait de cauchemars. »

Éphémères et hagards,
Des souvenirs s’envolent
De cette chambre frivole
De l’éternel hôpital,
Ce sanctuaire fatal !


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mardi 14 avril 2020

Terreurs englouties

terreurs englouties

Au fond de l’océan de nos chambres étroites,
Sont savamment tapies d’innombrables terreurs
Qui regardent à gauche et qui regardent à droite
Avant de traverser la rue de notre cœur.

Elles sont sous le lit, elles sont dans l’armoire,
Horreurs ricaneuses qui raillent nos esprits,
Et on entend le bruit de leurs pensées noires
Qui dans l’ombre devient un effroyable cri ;

Nous devenons petits et elles grandissent,
Flammes plus radieuses dans la profonde nuit,
Nous les maudissons et elles nous maudissent,
Et notre entendement a soudain peur et fuit !

Pour celui qui est seul, toute chambre est un monde,
Un monde familier et pourtant mystérieux
Que les Terreurs emplissent ainsi que des ondes
Avec un grondement infini et furieux

Se répétant sans fin dans notre âme obscure !
Ô spectres, ô échos, que faites-vous ici,
Dans mon appartement, votre forêt impure
Où vous me racontez vos funèbres récits ?

Le cauchemar nous emporte à des pays sombres
Qui n’ont point de rivages et n’ont point de soleils,
Et où nos vaisseaux errent avec effroi dans l’ombre
Sans trouver les phares éteints par nos sommeils.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

samedi 10 novembre 2018

Le lit

 Le lit

Béni soit le lit, le seul refuge
Des fatigués et des désespérés,
Et l’arche qui sauve du Déluge
Nos voiles qui tout le jour ont erré !

Comme un tombeau bienfaisant, il accueille
Les corps las et les esprits terrassés,
Et les âmes que la douleur endeuille ;
Les dormeurs sont pareils aux trépassés !

Son linceul, comme une mer, nous couvre,
Et noie allégrement, sous ses grands flots,
Loin du rivage et loin du havre,
La frêle rivière de nos sanglots.

Si seulement nous pouvions dormir encore
Jusqu’à la fin de ce morne univers !
Chaque matin, chaque nuit, chaque aurore,
Nous nous réveillons, rongés par les vers,

Et nous secouons la lourde planche
De cet éphémère et profond cercueil,
En fuyant la lumière blanche
Du jour naissant, qui souille notre deuil.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène