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mardi 26 janvier 2021

Fragments apocalyptiques

fragments apocalyptiques 

Les infidèles ont mal jugé de sa puissance. Au jour de la résurrection, il prendra la terre dans sa main gauche, et il placera les cieux dans sa main droite. Gloire au Très-Haut ! Anathème aux idoles ! (Coran, 39, 67)

I

La lune et le soleil, désormais sans lueurs,
Ont été tous les deux éteints par le Seigneur ;
Comme d’un collier dont la chaîne est cassée,
Les étoiles tombent du ciel dispersées,
Et les planètes sont jetées dans l’univers,
Poèmes estropiés, sans rimes et sans vers.

II

Le ciel est déchiré. Comme une mer étrange
Est emplie de vagues, il est empli d’anges ;
Il n’est plus qu’un rêve et n’est qu’une vision
Et a perdu ses nuages et ses rayons.

III

Les mers sont enflammées et sont une seule onde
Qui va seule jusqu’aux limites du monde.
Leurs chaudes haleines forment un pesant brouillard,
Et il n’y a plus de port pour les vaisseaux hagards.

IV

Toute la création a cessé de vivre,
Dieu de sa main droite plie les cieux comme un livre
Qu’on a fini de lire, et avec force prend
La terre dans sa main gauche et tous ses tyrans,
Et dit : « Ô terre, où sont tes rois et tes maîtres ?
Il ne reste que Moi. » Rien, ni chose ni être,
Ne répond au Seigneur ; tout demeure sans voix,
Et seul le Tout-Puissant juge, entend et voit.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mercredi 22 janvier 2020

Cécité après le monde

Cécité après le monde

Quand le monde sera fini comme un livre
Qui ennuie à la fin et au début enivre,
Et que la nuit fera taire ses cris,
Ce qui existera, ce sera l’esprit.
Aveuglé devant les choses altières
Par l’ombre comme on l’est par la lumière,
Il cherche la Beauté et la Raison,
Ces deux portes de la même maison,
Il erre sans fin dans des chemins sombres
Qui n’ont pas de but et n’ont pas de nombre
Et comme le vieux cosmos sont ridés,
Tel Prométhée, autrefois, décidé
À voler le feu divin à l’abîme
Et à le donner – forfait sublime –
Aux spectres qui ont été des mortels.
L’esprit trouvera toujours son autel,
Même dans la nuit la plus immense,
Même dans la tempête sans clémence,
Il est le seul asile et le seul port.
Comme un nouveau-né de sa mère sort,
Il sortira glorieusement des ténèbres
Et s’en ira dans l’espace funèbre,
Torche enflammée et grand flambeau vivant,
En brillant, en pensant et en rêvant.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mercredi 10 avril 2019

L'apocalypse du matin

 l'apocalypse du matin

Il est doux, après l’heure où les damnés se lèvent
Pour partir au travail, de partir au rêve,
D’errer dans des chemins où personne n’erra,
Dont on trembla jadis, que même on vénéra,
Où on peut entendre le lointain rire
des charmantes nymphes et des hideux satyres !
Personne ! aucun tumulte, aucun visage humain !
Pareil à un noyé qui se noie en vain,
Le sentier infini à lui pourtant appelle
Chacune par son nom les âmes mortelles
Et les spectres des morts qui ont par le passé
Marché sur sa poussière, amoureux ou lassés,
Ainsi que tous les vieux philosophes antiques
Aux têtes chauves et aux barbes magnifiques,
Tout ce qui respire et ce qui a respiré !

Par les déserts toujours j’ai été attiré,
Et c’est pourquoi j’aime le matin sans ondes,
Aussi calme qu’après une fin du monde,
Le soleil se levant dans le ciel plein d’espoir
Suite à une longue nuit de courroux noir,
Et la rosée, petite larme du Déluge !
Seuls la rose et l’oiseau ont trouvé un refuge,
Elle s’est épanouie et il refait son nid,
Le chant et le parfum s’en vont dans l’infini.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène