lundi 2 novembre 2020

Moïse et Al-Khidr

MOÏSE et al-khidr

Là ils rencontreront un de nos serviteurs que nous avons favorisé de notre grâce et éclairé de notre science. Puis-je te suivre, lui dit Moïse, afin que tu m’enseignes une portion de ce qu’on t’a enseigné à toi-même ? (Coran, 18, 65-66)

Moïse dit à son serviteur Josué
De voyager avec lui exténué :
« Nous nous arrêterons si nos pas s’éloignent
Jusqu’à cet endroit où les deux mers se joignent. »
Ils y arrivèrent, mais Josué, très las,
S’écria : « Moïse, le poisson n’est plus là !
Satan m’a aveuglé ; il a fui dans les ondes
Et nous n’avons, devant ces deux mers qui grondent,
Plus rien à manger. » Calme, Moïse dit :
« C’est ce que je voulais. Allons-nous-en d’ici. »
Ils s’en retournèrent, et dans leur chemin trouvèrent
Un serviteur de Dieu, très pauvre et sévère,
Que le Seigneur avait de ses grâces comblé
Et éclairé de sa science, Al-Khiḍr appelé.
Moïse lui dit : « Permets-moi de te suivre.
Je serai ton disciple et tu seras mon livre ;
Je veux apprendre un peu de ce que tu appris. »
Le sage répondit : « Tu en seras marri.
Tu n’as pas, pour me suivre, assez de patience. »
« Tu trouveras en moi de la persévérance,
Dit Moïse, et grâce à Dieu je serai patient. »
« Tu vas m’accompagner dans une quête. Attends
Et ne me pose point de questions. » Ils partirent.

Ils montèrent à bord d’un bateau qu’ils suivirent.
Al-Khiḍr l’endommagea. « Quelle étrange action !
S’écria Moïse, tu veux la perdition
De tous les passagers. Pourquoi ? » Et le sage
Lui répondit : « voilà que tu es volage. »
« Ne t’irrite pas, je te demande pardon,
Modère donc avec moi tes obligations. »
Al-Khiḍr et Moïse rencontrèrent un jeune homme,
Qu’Al-Khiḍr bientôt tua. « Voilà ce qu’on nomme
Un immonde forfait ! D’un jeune homme innocent
Tu as osé répandre injustement le sang. »
Al-Khiḍr fit la même réponse à Moïse.
Ce dernier s’écria : « De nouveau, je m’excuse !
Et si j’ose te faire une autre question,
Quitte-moi. Partons, s’il faut que nous partions. »
Tous les deux arrivèrent aux portes d’une ville
Dont beaucoup d’habitants étaient des âmes viles.
Quand ils demandèrent leur hospitalité,
On la leur refusa. Un mur décapité
Menaçait de tomber et était en ruine.
Al-Khiḍr le restaura. « Ton action me chagrine !
S’écria Moïse. Tu as porté ce faix
Sans avoir attaché un prix à ton bienfait. »
« Nous nous séparerons ici, dit le sage.
Je t’explique d’abord mes actions qui t’outragent :
De pauvres mariniers possédaient le bateau.
Je l’ai endommagé afin que son défaut
Le sauve d’un sombre roi dont l’armée vole
Les bateaux robustes, et c’était mon rôle.
Le jeune homme était, quant à lui, l’ennemi de Dieu,
Il était impie, et ses parents étaient pieux.
C’est pour les libérer de ce fils infidèle
Et qu’ils n’endurent pas de souffrances cruelles,
Que je l’ai tué, et je sais que le Seigneur
Leur donnera un fils plus tendre et meilleur.
Quant au mur, il était le seul héritage
De deux orphelins, tous les deux en bas âge.
Il cache leur trésor. Pour qu’il reste caché
Et qu’ils puissent, quand ils seront grands, le chercher,
Je l’ai restauré. Leur père fut bon et juste.
Voilà l’explication de tout ce qui t’attriste. »


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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