lundi 27 juillet 2020

Re-L'argent

RE-L'argent

D’après le poème  « L’argent » de Jean de l’Espine du Pont-Alais (1490 ?-1560 ?) duquel je ne garde ici que les deux premiers vers.

Qui argent a, la guerre il entretient,
Qui argent a, gentilhomme devient,
Il peut être un gueux dans ses manières,
Bête à vivre dans une tanière,
Ignorant, ne lisant que son journal,
Il sera, jusqu’à son soupir final,
Honoré par la société qui aime,
Plutôt que les savants hirsutes et blêmes
Et les poètes grands et torturés,
Ceux qui dans leur vie n’ont rien enduré
Et qui sont nés riches comme on naît pauvre.
L’argent, c’est la vieille clef qui ouvre
Les portes des délices et du néant ;
Tel un spectre radieux et géant,
Qui erre dans nos sociétés noires,
Il est la renommée et la gloire
Et le Veau d’or par le monde adoré
Et à la fois aimé et abhorré.
Le monde le maudit et le réclame,
Il est aussi éternel que l’âme
Et aussi éphémère que le corps,
À la fois la maison et le décor.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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