lundi 18 novembre 2019

Le deuil d'un exilé

le deuil d'un exilé

Seul, comme un ours dans sa tanière,
Dans son modeste appartement,
Il voit s’envoler tristement
Les heures aux ailes de pierre.

Quand le soleil chez lui entre
Pour le saluer joyeusement,
Alors il ferme pieusement
Les fenêtres de son antre,

Et dans les pesantes ténèbres
Où il entend un bruit de fers,
Il songera, dans son enfer,
À quelque chose de funèbre,

À ce ciel qui le sépare
Des êtres qui lui sont chers,
À l’incommensurable mer
Dont l’immensité l’effare,

Au lointain et beau rivage
Où un sourire inquiet l’attend,
Aux amis qu’il n’a pas, au temps
Qui passe et à ses ravages,

À ses amours, à ses dettes,
À toutes ses malédictions,
Et au bonheur, cette fiction
Qui amuse les poètes.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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