Corps et cercueils
J’ai vu maintes
fois les corps sans âmes
D’êtres que j’aimais
et qui m’étaient chers,
Flambeaux dont
la mort a éteint la flamme
Comme un orage
tourmentant la mer.
Ils avaient tous
le visage livide,
Bleu et
ténébreux et presque étoilé,
Et semblaient,
en s’en retournant au vide,
D’un insondable
mystère voilés,
Appesantis d’un
linceul énorme
Qui portait
lui-même un parfum pesant,
Ils quittaient
le monde de la forme
Pour être mangés
par les vers luisants
Et devenir
souvenir, pensée, idée,
Dans mon esprit comme
eux immatériel,
Et dans mon
imagination ridée
Un peu de
printemps et un peu de ciel.
Le temps détruit
les choses les plus pures,
Hélas !
jetant, comme des déchets vils,
Tous les noms
que la nuit on murmure
Dans des
gouffres infinis et subtils,
Il ne reste que
ce moment terrible
Où l’on a
entendu le sombre bruit
De la terre qui
tombe, impassible,
Sur nos morts,
comme tombe un vieux fruit.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2194.
dimanche 17 novembre 2019
Corps et cercueils
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