jeudi 28 novembre 2019

Cauchemars enchanteurs

cauchemars enchanteurs

Souvent je tombe d’une haute cime
Dans mes rêves, jusqu’au fond de l’abîme
Aussi ténébreux que la sombre nuit.
Quelque chose d’ancien y reluit,
On eût dit une expirante étoile,
Il me prend dans ses flots comme une voile
Et me jette sur des rivages nus
Dont les noms aux mortels sont inconnus,
Me dévore avec ses dents parfumées
Comme le vent dévore la fumée
Qui emplit la gorge de l’univers.

Dans une forêt que glace l’hiver,
Je me vois souvent perdu, et j’erre
Comme la feuille chétive et légère
Que la tempête emporte quelque part.
Je marche dans des sentiers hagards
Qu’éclaire l’œil ouvert de la lune,
Et mes pas que la route importune
Sont plus lourds que le sable et que le fer.

Souvent aussi, dans un pays où l’air
Est aussi pesant que l’ombre et le monde,
Et blanc comme l’écume d’une onde,
Je marche dans la neige sans effroi,
Cet infini désert où il fait froid
Et où brille un soleil squelettique
Pareil à un condamné antique
Qui erre dans le vaste enfer sans fin
Et qui a éternellement soif et faim.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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