La liqueur du bachelier
Quand nous
étions jeunes, rêveurs et un peu bêtes,
Nous nous
enivrions, l’alcool étant trop cher,
D’une colle au
parfum envoûtant et amer
Et qui nous
montait vite au cœur et à la tête.
Elle rafistolait
surtout des chaussures
Et soudait les
morceaux de notre être confus,
C’était bien la
drogue la moins chère qui fût,
Et notre ivresse
était à la fois douce et sûre ;
Dans nos deux
oreilles que berçait l’extase,
Le monde
devenait un vaste bourdonnement,
Nos propres voix
pouvaient nous emplir d’étonnement,
Une ombre sur le
mur, une fleur dans un vase,
Tout, plus
intéressant désormais et plus sombre,
Interpelle nos
sens brusquement éveillés,
Et nos pauvres
cerveaux, par les vapeurs pillés,
Sont des
forteresses vides et pleines d’ombres,
D’ineffables
rêves, de grotesques images !
Nous voyons les
parfums et les formes des fleurs,
Nous sommes dans
un monde étrange et sans douleur,
Devenus à la
fois plus fous et plus sages,
Et nous lisons
nos vieux cours de philosophie
Avec passion,
même cet ennuyeux Pascal
Devient intelligible,
et le Bien et le Mal
Dans notre
mémoire font danser leurs graphies.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2194.
jeudi 17 octobre 2019
La liqueur du bachelier
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