vendredi 7 juin 2019

Les oubliés du soleil

LEs oubliés du soleil

J’eusse aimé être né dans ces nations livides
Qui vivent sous un ciel glacé et sans soleil,
Marchant dans le rêve de la neige limpide
Où tout ce qui existe au néant est pareil.

L’humanité est un spectre, une chose vaine,
Et tout devient une froide et pure abstraction
Dans ces blanches contrées rêveuses et lointaines
Et qui changent de forme au gré de nos fictions ;

Les maisons sont comme des prisons de verre,
Murs, portes, fenêtres, tout y est transparent,
Et elles poussent dans le paysage sévère
Comme d’énormes fleurs aux parfums différents ;

Sur terre, rien ne bouge. Au ciel, le vent remue
Lourdement, comme si on l’accablait de fers,
La Nature est pareille à une femme nue
Et on y est perdu comme un vaisseau en mer

Qui ne sait où il va sous un ciel sans étoiles.
Pays sacrés, si grands, si blancs, et infinis 
Que le monde couvre d’un immense voile
Et d’où l’ardent Soleil avait été banni !

Je vous aime, douces métaphores de glace,
Car c’est dans la neige que mon cœur s’épanouit,
Et vos climats conviennent à mon âme lasse
Comme d’autres du jour, éprise de vos nuits.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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