samedi 6 avril 2019

Le paradoxe du soir

Le paradoxe du soir

J’aime le soir serein comme un ermite
Qui prie dans la thébaïde du ciel
Avec un recueillement que rien n’agite,
Tout seul sur son lit de paille éternel.

On dirait que le jour ne va point naître,
Tout est calme et du même souffle dort,
Mais la vie, derrière chaque fenêtre,
Invisible, grouille et parle si fort !

Derrière toutes ces portes bien closes,
Dans tous ces appartements bien fermés,
L’amour s’épanouit comme une rose,
Loin des rayons du soleil alarmé !

Je sens cette chaleur domestique,
J’entends les bruits des enfants turbulents
Ne voulant pas dormir, et la musique
De la cuisine et des mets succulents ;

On s’y aime, on y est seul et on s’y quitte,
On y feuillette son tardif journal,
Tandis que le soir qui s’endort vite
De l’aurore attend le verdict final.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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