mercredi 9 mai 2018

Conte: Le forgeron Misère (Partie VI)

CONTE: LE FORGERON MISÈRE (PARTIE Vi) 




VI. La deuxième ruse du forgeron Misère

Le diable, après avoir beuglé, maudit, juré,
Demandait pardon au bonhomme déluré
Qui lui dit : « Si tu veux sortir d’ici, diable,
Tu m’accorderas dix années agréables,
Ou tu demeureras jusqu’à la fin des temps
Prisonnier de ce siège et toujours mécontent. »
« Promis ! promis ! cria le diable, Misère,
Mon bon ami, il faut que tu me libères,
Le monde sans diable est comme un monde sans Dieu. 
Allons, libère-moi de ce siège, mon vieux. »
Misère délivra le diable, et le soir même
Se remit à vivre comme un roi sans diadème,
Buvant, mangeant, faisant de dispendieux achats,
Jetant tout son argent à chien et à chat,
Se réveillant toujours les poches bien pleines.
Dix années passèrent, joyeuses et sereines,
Et un jour le diable vint voir le forgeron,
Comptant bien se venger de son premier affront
Et cette fois ne point prendre la fuite,
Une horde de diablotins à sa suite.
« Eh bien l’ami, lança-t-il, je crois que chacun
Aura cette fois ce qu’il mérite, coquin !
J’ai amené mes gens, et ton siège funeste
Ne servira à rien, à rien ! Allons, leste !
Tu connais le chemin. » « Mon ami, cette fois
Je te suivrai, car je n’ai pas vraiment le choix.
Permets que j’embrasse ma famille et je vienne,
Si tu t’ennuies, toutefois, toi et la tienne,
Montez sur ce pommier dont les fruits sont pesants
Et comme des soleils dans leurs branches luisant. »
Les diablotins allèrent en cueillir et leur père
Sous le regard moqueur du forgeron Misère.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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