CONTE: LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DU RUSÉ VOLEUR (PARTIE XX)
XX. Les deux mensonges de Pornic
« Allons, l’ami, réponds moi »,
insiste le prêtre.
« Mon nom est trop hideux pour vous
le dire, maître »
Balbutie le voleur. « Je n’en aurai
point deuil ! »
« Eh bien, mon nom est J’ai-une-Paille-dans-l’Œil. »
« Ah ! voilà donc un nom qui
est bien étrange,
Et je comprends pourquoi le dire vous
dérange. »
La sœur de l’évêque dit à Pornic, un
jour,
Voulant connaître le nom qu’il porte à
son tour :
« Vous travaillez chez nous depuis
une semaine,
Et je ne sais quel est votre nom. »
« Une aubaine !
Lui dit Pornic, noble maîtresse,
Permettez
Que je taise mon nom. » « Ah !
vous vous inquiétez
Pour rien, très cher. Dites-le-moi. »
« Non, maîtresse. »
« Allons, allons ! » « Puisque
cela vous intéresse,
J’ai-une-Paille-dans-l’Œil, madame, est
mon nom. »
La dame est étonnée : « Plaisantez-vous ? »
« Non, non. »
Elle rit aux éclats : « Ha !
Ha ! La chose est dite !
Votre nom vaut de l’or, je vous en
félicite ! »
« C’est possible », répond
Pornic d’un air malin.
La mère de l’évêque, à son tour, l’esprit
plein
De curiosité, dit à Pornic : « Vous
êtes
Un serviteur zélé comme la tempête,
Et mon fils, il faut le dire, vous aime
bien.
Or jusqu’à aujourd’hui, hélas, je ne
sais rien
Sur votre nom. Comment est-ce qu’on vous
appelle ? »
« Dominus Vobiscum. » Sa
surprise est telle
Qu’elle s’écrie : « Ah !
Ah ! qui vous a affublé
D’un nom pareil, qui fait rire et qui
fait trembler ? »
« Apparemment, chère madame, c’est
mon père. »
Et le malin Pornic sourit, songe et
espère.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2090.
jeudi 5 avril 2018
Conte: Les extraordinaires aventures du rusé voleur (Partie XX)
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