jeudi 5 avril 2018

Conte: Les extraordinaires aventures du rusé voleur (Partie XX)


CONTE: LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DU RUSÉ VOLEUR (PARTIE XX) 





XX. Les deux mensonges de Pornic

« Allons, l’ami, réponds moi », insiste le prêtre.
« Mon nom est trop hideux pour vous le dire, maître »
Balbutie le voleur. « Je n’en aurai point deuil ! »
« Eh bien, mon nom est J’ai-une-Paille-dans-l’Œil. »
« Ah ! voilà donc un nom qui est bien étrange,
Et je comprends pourquoi le dire vous dérange. »
La sœur de l’évêque dit à Pornic, un jour,
Voulant connaître le nom qu’il porte à son tour :
« Vous travaillez chez nous depuis une semaine,
Et je ne sais quel est votre nom. » « Une aubaine !
Lui dit Pornic, noble maîtresse, Permettez
Que je taise mon nom. » « Ah ! vous vous inquiétez
Pour rien, très cher. Dites-le-moi. » « Non, maîtresse. »
« Allons, allons ! » « Puisque cela vous intéresse,
J’ai-une-Paille-dans-l’Œil, madame, est mon nom. »
La dame est étonnée : « Plaisantez-vous ? » « Non, non. »
Elle rit aux éclats : « Ha ! Ha ! La chose est dite !
Votre nom vaut de l’or, je vous en félicite ! »
« C’est possible », répond Pornic d’un air malin.
La mère de l’évêque, à son tour, l’esprit plein
De curiosité, dit à Pornic : « Vous êtes
Un serviteur zélé comme la tempête,
Et mon fils, il faut le dire, vous aime bien.
Or jusqu’à aujourd’hui, hélas, je ne sais rien
Sur votre nom. Comment est-ce qu’on vous appelle ? »
« Dominus Vobiscum. » Sa surprise est telle
Qu’elle s’écrie : « Ah ! Ah ! qui vous a affublé
D’un nom pareil, qui fait rire et qui fait trembler ? »
« Apparemment, chère madame, c’est mon père. »
Et le malin Pornic sourit, songe et espère.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: