vendredi 20 avril 2018

Conte: Le Navire marchant sur terre (Partie VII)

CONTE: LE NAVIRE MARCHANT SUR TERRE (PARTIE VIi) 




VII. Les épreuves imposées par le roi, et comment le jeune homme gagna la main de la princesse

« Jeune homme, tu auras ma fille, dit le roi
Et à une dot de sept cents métairies droit
Quand tu me montreras un homme capable
De lamper comme un peu d’eau et comme un diable
Sept bordelaises de vin. » Sans être irrité,
Le jeune homme répond : « Si c’est la vérité,
Nous serons tous les deux contents. D’une falaise
Je suis prêt à sauter. Où sont vos bordelaises ? »
On les apporte. Alors le garçon va chercher
Celui qu’il a trouvé seul en train de mâcher
Son cep de vigne. Et le hère, sans qu’il n’en meure,
Lampe promptement son vin en moins d’une heure.
Le roi est stupéfait. « Jeune homme, il faut aller
Trouver un bonhomme qui puisse avaler
La viande de sept bœufs dans une heure. » « Il arrive !
Dit le garçon au roi, et tous les convives
Voient venir un homme chétif et nonchalant –
L’affamé qui rongeait un os de vache blanc –
Il dévore en moins d’une heure toute la viande,
Et même, après l’avoir mangée, en redemande.
« Roi, dit le jeune homme de patience s’armant,
Honorez maintenant votre premier serment. »
« Ma fille ne veut pas de toi, et elle baille
En entendant ton nom. » « Tu mens ! Faisons bataille. »
Le roi mande tous ses soldats, pour cet affront
Prêt à le châtier. Il va trouver le bûcheron
Et l’homme au soufflet grand comme une grande église.
Le bûcheron, avec sa hache et à la surprise
Du roi, massacre tous les combattants vaillants ;
L’homme au soufflet se tient face à ses assaillants
Et fait voler boulets de fer, balles, pierres.
Le roi, désespérant de gagner la guerre,
Crie : « arrête, arrête ! Ne soyons plus ennemis !
Tu auras ma fille et aussi, comme promis,
Sept cents métairies en dot ». Et le soir même
Le jeune homme épouse la princesse qu’il aime,
Et ils vivent longtemps, aussi riches qu’heureux,
Aidant tous les manants et tous les miséreux.

[FIN DU CONTE: LE NAVIRE MARCHANT SUR TERRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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