mercredi 11 avril 2018

Conte: Jean le Paresseux (Partie III)


CONTE: JEAN LE PARESSEUX (PARTIE IiI) 




III. Les trois épreuves du maître, et comment Jean le Paresseux s’acquitta de la première

Le maître est fort fâché. Toujours sur son cheval,
Il s’écrie : « Tout cela, vieil homme, m’est égal !
Ton fils est insolent et c’est un imbécile,
Et si à trois ordres il n’est pas docile,
De cette métairie vous serez tous chassés,
Car de vous tous, les gens, je suis bien lassé.
Il mangera, d’abord, pour me satisfaire
Plus de bouillie de maïs que le plus grand hère
Mangeur de ce pays. Ensuite il va jeter
Une pierre que rien ne pourra arrêter
Avec sa fronde, plus fort que le plus habile.
Il va falloir aussi, chose bien facile,
Qu’il tire le sang d’un chêne. Est-ce bien compris ? »
« Oui, maître, oui, répond le vieil homme surpris.
Mon fils saura vous contenter, je l’espère. »
« Et moi aussi, pour sa mère et pour son père ! »
Raille le maître en s’en allant. A son fils Jean
Le père dit : « Mon fils, écoute, c’est urgent »,
Et lui conte aussitôt toute l’étrange histoire.
« Ne vous inquiétez pas, père, la victoire
Sera nôtre, et je vais bientôt exécuter
Tous les ordres du vieux fou sans les discuter. »
Le vieux maître, content d’être obéi, mande
Le plus grand mangeur du pays, et commande
De remplir deux terrines de bouillie jusqu’au bord.
Le grand mangeur mange presque jusqu’à la mort
Et Jean le Paresseux jette sous la table,
Sans être vu par le mangeur redoutable,
Sa bouillie de maïs, de la sorte acculant
Son adversaire, las, vaincu et s’en allant.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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