CONTE: jean le paresseux (PARTIE I)
I. Les étranges réponses que Jean le Paresseux fit à
son maître
Il y avait, une
fois, un maître fort avare
Que le moindre
denier à dépenser effare
Que l’or pouvait
rendre bien heureux ou furieux
Et qui était
prospère aussi et fort glorieux.
Le maître
engagea un jour à son service
Un jeune métayer
qui avait un vieux vice :
Il était
fainéant, semblait venir de loin
Quand on l’appelait,
de rien ne s’inquiétait point,
Au point qu’on
le nomma, et non sans justesse,
Jean le
Paresseux. Tout le jour, son altesse
Fait la sieste,
à faire le travail peu ardent,
Toujours la même
paille entre ses trente-deux dents,
S’endormant sous
un toit ou dans une prairie.
Une fois le
maître va à la métairie
Surveiller le
travail, sur son grand cheval noir,
Arrive sans
peine à la porte du chauffoir
Et il trouve,
couché comme un chat, son bonhomme.
« Bonjour,
maître ! » « Bonjour ! Est-ce que nous sommes
Dans une
auberge, ici ? » « Non, il n’y point de lits. »
Le maître est en
colère et sombrement pâlit :
« Tu te
moques de moi, insolent ? Tu préfères
Dormir à
travailler, tu n’as donc rien à faire ? »
« Si, je
fais cuire ceux qui reviennent et s’en vont. »
« Où est ta
mère, idiot ? Elle mange du son ? »
« Non, à
ceux qui vont bien elle tranche la tête
Pour guérir les
souffrants. » « Ah ! que tu es bête !
C’est tout ce qu’elle
fait ? » « Non, maître, avant le jour
Elle s’est
levée, non pour faire un petit tour,
Mais pour cuire
le pain de l’autre semaine. »
Le maître est
bien furieux : « C’est une chose vaine
Que de vouloir
tirer quelque chose de toi.
Et que fait ton
père ? Il s’amuse sur le toit ? »
« Non,
maître, il fait le bien et le mal à la vigne. »
« Eh bien !
Je vais parler, si j’en suis bien digne,
A ce philosophe
qui contemple le mal.
Ah ! tu es
plus bête qu’un maudit animal. »
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2091.
dimanche 8 avril 2018
Conte: Jean le Paresseux (Partie I)
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