dimanche 25 mars 2018

Conte: Les extraordinaires aventures du rusé voleur (Partie XI)


CONTE: LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DU RUSÉ VOLEUR (PARTIE Xi) 





XI. Comment Pornic réussit à duper le seigneur et sa femme

A minuit la lune se lève, pâle et belle,
Et notre fin voleur, éclairé par elle,
Croit le moment venu. Sous son œil qui reluit,
Il met une échelle contre le mur, sans bruit,
Et pousse devant lui son bonhomme de paille.
Or le seigneur demeure aux aguets et veille.
Il pense voir Pornic, charge son lourd fusil
Et attend patiemment son ennemi subtil.
Il aperçoit tout à coup l’autre bonhomme
Et croit que c’est Pornic. « Mon gars, nous y sommes !
S’écrie-t-il, tu es pris comme un rat que tu es ! »
« Pan ! pan ! » « Aïe ! aïe ! gémit Pornic, je suis tué !
Je suis mort ! » et laisse tomber comme un cadavre
Son bonhomme de paille. « On y est, mon pauvre !
S’écrie de nouveau le seigneur, voici ton sort !
Femme, femme ! viens voir : le fin voleur est mort !
Vite, allons l’enterrer pour que la justice
Ne sache rien au sujet de son supplice. »
La femme se lève, va s’habiller, descend
Avec son mari dans le grand jardin, passant
Du temps, beaucoup de temps, à creuser une fosse.
Ils y mettent enfin le bonhomme et se gaussent :
« Ah, il est bien léger donc, ce rusé malfrat ! »
Pendant ce temps Pornic va s’emparer des draps
Dans la chambre, en fait un paquet et détale.
Après avoir rempli la fosse fatale
De terre, le châtelain et sa femme, contents,
Retournent à leur chambre, ne mettant pas longtemps
A découvrir que leur ennemi est bien en vie,
Que son âme est dans son corps et n’est pas ravie.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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