dimanche 10 décembre 2017

Coucher de soleil au bord de la mer

COucher de soleil au bord de la mer

Quand, derrière ce firmament d’ondes,
Parodie maladroite du vrai ciel,
Le Soleil se couche, las du monde,
Dans son tombeau profond et éternel,

J’entends soupirer sa fidèle épouse
Aux doigts secs comme des branches d’hiver,
L’Aurore dont Vénus était jalouse,
Honorée jadis par de radieux vers,

Qui avait jadis les joues bien roses,
Et étourdissait avec son parfum
Le monde, jeune encore, et les choses,
Emportés dans un vertige sans fin,

Vieille femme aujourd’hui squelettique
Qui réchauffe ses membres sclérosés,
Le soir, devant sa cheminée antique
Dont le feu comme elle est décomposé.

Au soleil il reste quelques forces,
Bien qu’il soit vieux aussi et décharné,
Et c’est lui qui semble être l’écorce
De ce ménage, chêne prosterné

Dont sa compagne porte les feuilles
Qui tombent comme ses longs cheveux gris ;
Couple rabougri que le Temps endeuille,
Vénérable épouse, antique mari !

Malgré les cris de la mer, si grande,
Mon cœur entend leurs calmes entretiens.
L’Aurore à son époux doucement demande :
« M’aimes-tu ? » Il répond : « Je t’aime bien. »



 Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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