mardi 22 août 2017

Conte: Marsi (Partie V)

CONTE: MARSI (PARTIE V)



V. Comment Marsi fut récompensé, et le coupable châtié

La princesse, en voyant cet homme inconnu d’elle,
Restée à son Marsi qu’elle aime fidèle,
Se retire dans sa chambre, pleure, gémit
Et pour son vrai fiancé mortellement frémit.
Elle est gravement et mystérieusement malade,
Et on ajourne le mariage. Maussade,
Le bon roi appelle ses médecins érudits.
Or ils sont tous confus, et chacun d’entre eux dit
Des choses fort vagues et fort différentes.

Pendant ce temps Marsi, corps faible et âme errante,
Presque mort, sur le sol est étendu, sanglant,
Et pousse des râles inégaux et violents.
Soudain le vieux mendiant, comme dans un rêve,
Apparaît, et Marsi ressuscité se lève.
Le vieux mendiant lui dit : « Au palais reviens
Et va revendiquer ce qui t’appartient,
Ton ennemi a osé te ravir ta place,
Et ta princesse est très malade et de tout lasse. »
Avec plus de zèle il vole, il nage et il court,
Ouvrant ses deux ailes : la colère et l’amour.
« C’est moi, Marsi, qui ai accompli votre tâche,
Et cet homme n’est qu’un imposteur et un lâche ! »
Dit-il au roi. Sa fille entend l’heureuse voix,
Court et avec bonheur ressuscité le voit.
« Marsi est mon fiancé, dit-elle à son père,
Tout ce qu’il vous a dit est vrai et sincère !
En récupérant votre anneau, il m’a laissé
Des preuves dans ce coffre. » Et le roi offensé
De demander au traître avec sa voix sévère :
« Qu’y a-t-il dans le coffre ? » Il ne peut que se taire
Et il tremble, par ce qui l’attend alarmé.
Marsi récupère, trois fois transformé,
Le bout de sa queue, ses plumes et ses écailles.
Il raconte comment, quittant la bataille,
Son camarade l’a abattu, et comment
Il a pu ramener l’anneau en un moment.
Le coupable est châtié. Marsi, avec tendresse,
Embrasse sa douce et fidèle princesse
Et il devient l’époux de la rare beauté.
Son père lui confie une principauté
A gouverner. Avec justice il la gouverne,
Traite bien les pauvres et ses subalternes,
En temps de paix est bon, en temps de guerre est preux,
Et comme le mendiant l’a prédit vit heureux.

[FIN DU CONTE: MARSI]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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