mercredi 17 mai 2017

Conte: Le Cheveu merveilleux (Partie II)

CONTE: LE CHEVEU MERVEILLEUX (PARTIE Ii)


II. Ce que fit et ce que devint Boris, après avoir trouvé la jeune fille dans la forêt 

Boris trouve les trois objets à son réveil.
Il va à la forêt qui attend le soleil,
Remonte promptement le ruisseau rapide
Et trouve la jeune fille aux yeux limpides
Brodant une étoffe, ses pieds blancs dans le ru, 
Faite avec les cheveux des héros disparus,
Avec les beaux rayons enfilant son aiguille.
« Qui êtes-vous ? », lui demande la jeune fille.
Boris ne répond pas. « Pourquoi être venu ?
Quel est votre pays de naissance, inconnu ? »
Le bon Boris garde un éternel silence ;
Tremblant de ses pouvoirs et de sa violence,
Il fait à la beauté un signe de la main
Pour lui dire qu’il est muet et qu’il est vain
De lui poser toutes ces questions aussi vite.
A s’asseoir à ses pieds la sorcière l’invite,
Puis penche la tête, expliquant qu’elle veut
Que Boris lui peigne sur-le-champ ses cheveux.
Il fait sa besogne ; la jeune fille rêve,
Il trouve le cheveu tout rouge et l’enlève,
Elle court après lui, il court, elle l’atteint !
Il jette l’écharpe belle comme un matin,
Une curiosité soudaine la mine, 
Elle s’arrête tout à coup et l’examine.
Dans la forêt sans fin Boris, lui, fuit toujours.
La jeune fille, qui lève la tête, court
Et l’atteint de nouveau ; Boris alors lui jette
Le mouchoir rouge, et de nouveau elle s’arrête
Le tourne et le retourne et se met à courir
En criant : « Vil mortel, tu vas bientôt mourir ! »
Elle rejoint Boris une fois encore,
Il jette son miroir radieux comme l’aurore ;
Émerveillée, n’ayant jamais rien vu de tel,
Étant femme après tout, elle oublie ce mortel
Et se regarde avec bonheur dans la glace.
Boris, content bien que ses jambes soient lasses,
Revient chez lui, et à sa femme et ses petits
Conte son histoire et pourquoi il est parti.
Ils s’en amusent, et sa femme avec tendresse
Lui dit de prendre un peu de repos. Sans paresse
Toutefois, il va au marché, montre aux marchands
Son beau cheveu rouge, à tous ces malins cachant
D’où il vient. On le presse et on lui propose
Une, deux, trois pièces d’or ; « c’est peu de chose »,
Répond-il. L’enchère monte : cent pièces d’or ! 
Un officier du roi, sans attendre le sort
De la spéculation extraordinaire,
En parle à son maître ; le bon sexagénaire
Fait appeler Boris. Avec émerveillement
Il voit ce beau cheveu rouge, et sans recueillement
Lui propose mille pièces d’or. Le pauvre hère
Accepte et dit adieu à sa morne misère.

Le cheveu rouge était réellement merveilleux : 
L’ayant fait fendre en deux, le monarque curieux
Y trouva des choses savantes et profondes
Sur la nature et la création du monde.
L’enfant que Boris vit était en vérité
Un ange qui lui fit ce présent mérité
Et à l’humanité un plus grand encore
Lui ayant révélé tout ce qu’elle ignore.

[FIN DU CONTE: LE CHEVEU MERVEILLEUX]

Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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