dimanche 9 avril 2017

Conte: Le Cheval enchanté (Partie I)

conte: le cheval enchanté (partie i)

I. Les deux frères

Jadis, dans la cité de Damas, il y avait 
Un maigre charretier qui pauvrement vivait,
Sans femme, avec ses deux fils de mœurs contraires :
Ali est laborieux, Ibrahim, son frère,
Bien qu’il soit tendre et bon, ne se plaît qu’à rêver
Et dormir, sa paille à la bouche, et se sauver
Quand le devoir l’appelle, évitant la besogne,
Flânant de la journée avec des ivrognes 
Ou quelques compères comme lui paresseux,
Ou faisant la sieste contre un rocher mousseux.

Le père aimait ses fils avec sollicitude,
Tous les deux, mais était plein d’inquiétude
Pour Ibrahim. Dans le rude monde syrien,
Comment donc gagnerait-il sa vie, ne faisant rien ?
Quel maître voudrait d’un serviteur malhabile ?
Cela le travaillait comme de la bile,
Jusqu’à sa mort pensant au sort de ses garçons.
Il mourut vieux avec cet éternel frisson.
Ali partit avec une caravane
De prospères marchands, et fut à la Havane. 
Ibrahim, lui, devint un garçon de café.
Abhorrant le travail comme l’autodafé,
Comme d’habitude il rêvait avec paresse ;
De sa fainéantise et de ses maladresses
Tous se plaignaient, le maître ainsi que les clients.
On le congédia, donc, et ce fut humiliant. 
Mais il en fut content et flânait sans rides
Jusqu’à ce que sa bourse, un jour, devînt vide.
Le voyant bien robuste, un marchand opulent
En fit son palefrenier. Le garçon fort et lent
Avait juste à soigner un cheval de selle,
Ce qu’il fit bien, malgré sa nature rebelle.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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